La passation de test

Le fonctionnement intellectuel

Les échelles d’intelligence générale, les plus connues et reconnues sont les échelles de Wechsler (WISC-V, WPPSI-IV, WAIS-IV), ainsi que le K-ABC-II de Kaufman et Kaufman. Ces échelles sont une base fondamentale du bilan psychologique car leur aspect général offre la possibilité d’explorer un grand nombre de secteurs cognitifs et intellectuels. Elles permettent de mettre en exergue les secteurs fragilisés qui nécessitent une exploration complémentaire, mais aussi les ressources et les domaines de compétence de l’enfant. Ces échelles confrontent l’enfant à une multitude de tâches, pour la plupart nouvelles, ce qui permet d’observer la capacité de l’enfant à s’adapter à la nouveauté de la situation et à gérer l’anxiété qui en découle. Les échelles d’intelligence sont régulièrement réétalonnées.

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La passation de test :

Le bilan psychologique et cognitif peut être proposé aussi bien au bénéfice des enfants que des adultes.
Il est réalisé à partir de tests, dont le but est de mesurer le fonctionnement et le comportement de la personne à laquelle les tests sont administrés, au travers d’épreuves qui suivent un modèle validé de développement et de fonctionnement cognitif.

Les tests sont administrés en référence aux résultats les plus récents de la recherche clinique.
Ils permettent d’obtenir des scores fiables et exploitables en fonction de l’âge, du sexe, et des difficultés du patient, dans chaque domaine reconnu comme impliqué dans la pathologie recherchée.

Il existe de nombreuses batteries de tests, qui ont été élaborées, testées, étudiées et validées : Chacune d’entre elles a vocation à évaluer une ou plusieurs fonction(s), aptitude(s) ou compétence(s).

Le choix des tests administrés dépend ainsi :

  • De ce qui est recherché / De ce qui motive la consultation
  • De ce qui est observé, par la personne elle-même, par son entourage, ou par différents professionnels
  • Des résultats qui peuvent avoir été obtenus au cours d’épreuves précédentes

Différents tests peuvent être proposés et/ou associés, dans des domaines identiques, similaires ou très différents selon la situation individuelle de chaque personne.
Les résultats sont comparés, étudiés, recoupés et donnent lieu à une analyse, qui doit être réalisée par un professionnel expert, ayant une bonne connaissance des tests utilisés, une réelle expérience dans l’administration de ces tests et qui doit avoir reçu une formation spécialisée pour pouvoir en récolter et en interpréter les résultats.

Le bilan psychologique et cognitif permet de mesurer la manière dont la personne s’y prend pour résoudre des épreuves, selon la manière dont elles lui sont proposées et le type de réponse qui est attendu dans chaque épreuve du test.

Il tient compte du contexte dans lequel il est réalisé :

  • Histoire personnelle de la personne
  • Motivation pour la réalisation du bilan
  • Objectifs du bilan
  • Aspects psychologiques liés aux difficultés rencontrées et à leur retentissement

Le but du bilan est de déterminer, dans l’étendue de ce qui est évalué :

  • Quelle est la stratégie adoptée pour répondre
  • Où se situent les éventuelles difficultés
  • Quel est l’impact ou le retentissement de la difficulté lorsqu’elle existe
  • Quelles sont les ressources dont dispose la personne pour contourner la difficulté, le cas échéant
  • Sur quoi est ce que la personne peut s’appuyer / quels sont ses atouts et où sont situées ses faiblesses pour les épreuves concernées.

Le bilan permet d’orienter vers un diagnostic précis, il peut aussi pointer la nécessité de bilans complémentaires et permettre d’orienter vers les professionnels à consulter, selon ce qui aura pu être observé et mesuré.

Une orientation vers ces professionnels pourra être conseillée pour mettre en place une rééducation spécifique, selon les résultats obtenus à l’occasion du bilan psychologique réalisé.

Dans le cadre des bilans psychologiques, le déroulé est le suivant :

Un premier rendez-vous est fixé : Il s’agit d’une consultation préliminaire, dont l’objet est de faire le point sur ce qui motive le bilan. Il permet de faire connaissance et d’avoir accès à l’histoire de vie du patient et aux difficultés rencontrées. Ce premier rendez-vous sera suivi d’un deuxième qui permettra d’approfondir le recueil des données anamnestiques. En fonction de la disponibilité des personnes les deux rendez-vous d’une heure chacun pourront-être regroupés. Ensuite une rencontre de 2h sera consacrée à la passation de test ou plus en fonction des tests proposés.

A l’issue des évaluations, un rendez-vous de restitution est enfin programmé : Il a lieu, généralement, environ 3 à 4 semaines après la fin des évaluations. Il donne lieu à la transmission d’un compte-rendu : Rapport écrit et détaillé, reprenant les tests pratiqués et/ou questionnaires et leurs résultats. Le rendez-vous est l’occasion de transmettre ce rapport, mais aussi d’en expliquer le détail, l’analyse et les conclusions. Le délai correspond au temps nécessaire pour compiler et étudier les résultats, pour les analyser dans le détail et pour rédiger un document complet, détaillé et accessible.

La réalisation d’un bilan psychologique est une prestation importante (par les informations auxquelles elle donne accès), technique (par les outils et moyens déployés pour obtenir ces informations), qui nécessite du temps (tant pour l’administration des tests que pour leur analyse).

Déroulement du bilan neuropsychologique pour enfants et adolescents

Phase I (test de QI – WISC-V et tests complémentaires)

  • La passation de subtests psychométriques pour mesurer l’efficience intellectuelle : 2 heures
  • Restitution orale des résultats 6 semaines plus tard : entre 45 min et 1 heure

Un compte-rendu écrit détaillé est remis pendant la restitution. Le prix du bilan neuropsychologie Phase I (test de QI) est de 300 €.

Phase II (évaluation complémentaire)

A l’issue des premiers tests psychométriques phase I, il peut s’avérer que ces tests soient suffisants pour conclure sur les recommandations ou que des tests complémentaires soient nécessaires pour affiner le diagnostic. Je vous expliquerai, si nécessaire en quoi consiste la phase II et les raisons  de ces tests complémentaires (NEPSY II, TEACH…).

La phase II sera évalué par moi en fonction des difficultés de l’enfant :

  • Evaluation des fonctions sensori-motrice
  • Evaluation mnésique
  • Evaluation des fonctions visuo-spatiales
  • Evaluation de l’attention et des fonctions exécutives
  • Evaluation des troubles émotionnels et comportementaux

Voici ce que mesurent ces tests :

Le WISC-V

La NEPSY-II

La TEA-CH

La réalisation d’un bilan neuropsychologique comprend :

  • Entre 1h30 et 2h30 de  bilan avec l’enfant et une heure de restitution avec les parents).
  • A cela s’ajoute le travail de cotation et d’interprétation des outils et tests utilisés (en moyenne deux heures),
  • la rédaction du compte-rendu de bilan (de 2 à 3 heures environ).

 

Tarif bilan  NEPSY II (seul) = 300 euros (entre 1h30 et 2 heures de passation + 1 heure de restitution orale avec la famille + remise d’un bilan écrit).

Attention, un bilan attentionnel sans réalisation d’un bilan psychométrique (WISC), ne peut être possible que si l’enfant a déjà passé un bilan intellectuel dans les deux années précédant le rendez-vous. Il est en effet important d’exclure des difficultés attentionnelles dont l’origine serait dépendante d’un profil cognitif particulier.

Bilan neuropsychologique : test psychométrique WISC-V + NEPSY 2  = 550 euros (entre 3h30 et 4 heures depassation + 1h de restitution orale avec les parents + remise d’un bilan écrit).

La TEACH

Apport du bilan psychométrique et attentionnel au diagnostic de TDAH

Des tests permettent de réaliser un bilan attentionnel – il n’est pas un test diagnostique du TDAH, mais permet de comprendre comment fonctionnent les capacités attentionnelles d’un enfant. On s’intéresse à plusieurs modalités : le niveau d’alerte et la vigilance, l’attention soutenue dans le temps, l’attention sélective – par exemple la capacité à sélectionner une lettre parmi d’autres – ainsi que l’attention divisée utilisée pour la prise de notes en cours, qui nécessite de combiner attention visuelle et attention auditive. Les fonctions exécutives sont à évaluer. Ce sont les habilités responsables du contrôle et de la coordination de tâches cognitives complexes : définir un objectif, planifier, commencer un travail et le finir. On évalue l’inhibition, la planification et la flexibilité entre autres.
Le bilan attentionnel possède ses limites : il ne faut pas établir un diagnostic de TDAH seulement sur la base de résultats des tests d’attention, mais considérer aussi les aspects comportementaux du trouble. Les enfants TDAH précoces peuvent compenser en situation de test. D’autre part, certains enfants à dominante très hyperactive et impulsive peuvent ne pas avoir beaucoup de difficultés attentionnelles, mais leur hyperactivité ne leur laisse pas de temps d’accéder aux apprentissages.

En cas de suspicion de TDA/H, la passation du questionnaire des critères de diagnostic du DSM V pour le TDA/H est un premier examen facile et rapide à faire en consultation, tout comme le questionnaire de Conners « parents ». Une version « enseignant » existe également pour le questionnaire de Conners.

Dans le cadre d’une suspicion de TDA/H, il faut commencer les bilans neuropsychologiques par le test de QI. Le WPPSI 4 a une série d’épreuves allant de 2 ans 6 mois à 4 ans, puis de 4 ans à 7 ans 7 mois. Le WISC 5 a une série d’épreuves allant de 6 ans à 16 ans 11 mois, et le WAIS 4 a une série d’épreuves allant de 16 ans à 79 ans 11 mois. Dans 80% des cas, l’analyse minutieuse des épreuves du test de QI fournit des éléments de déficit d’attention et des fonctions exécutives. Cette analyse détaillée part du déroulement de chaque épreuve, à la comparaison des scores aux épreuves verbales et visuelles de « facteur G », aux écarts entre chaque épreuve et aux écarts entre chaque Indice, tout en s’intéressant aux compétences secondaires de chaque épreuve et aux canaux sensoriels mobilisés.

D’une manière générale, la mémoire de travail (IMT) et la vitesse de traitement (IVT) sont plus basses par rapport aux épreuves de langage et de raisonnement perceptif. Mais un patient TDA/H peut avoir une vitesse de traitement élevée du fait de l’impulsivité et de l’hyperactivité.

Le test de QI peut également mettre en avant plusieurs autres troubles associés, dont des troubles neurovisuels, de coordination, et de langage.